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334 LES ORIGINES Et bientôt nous allons voir que la chanté chrétienne l'emporte sur la prudence humaine. En attendant, Messieurs du Consulat^ mettent en quête de faire arriver tout le blé des contrées environnantes : « Ils font crier à son de trompe par tous les carrefours et pais circonvoisins qu'on donnerait à tous ceux qui appor- teroyent du bled la somme de vingt sols tournois pour cha- Hugues de La Porte. Humbert Gimbre. Lyénard Montaignac. Lesquels par leurs opinions ont dit que ce serait chose fort charitable de les nourrir tous ; mais veu la cherté des bledz et le doute où l'on est de n'en pouvoir finer, ont opiné que l'on doit mettre hors ceste ville les maraulx et coquins quérans leurs vies qui sont estrangers et hors du pays de Lyonnois en leur donnant une pièce de pain ou d'ar- gent, neanmoings que l'on doit avoir plus grande assemblée des aparans et niaistres des mestiers et quarturiers. Neanmoings led. Messire Audoyn n'est pas d'avis de les chasser, ains plustôt les fere besogner aux fossez et les norrir et fere queste pour y survenir. Et après l'opinion dud. Mons. le Lieutenant qui est d'avis que l'on doit fere par grande délibération et en communiquer aux gens et s" de l'Église et clergé et les sommer vouloir fournir pour la nourriture des povres qui sont de la ville, seroit bon pour quelques jours les fere beso- gner aux fossez et fere queste pour les norrir. Et pour ce que aucuns d'eulx ont opiné qu'il seroit bon donner estraine et don gratuit de dix sols pour asnée ont été commis lesd. argentiers Baronnat, Bertholon, pour parler aux nations s'ils veulent donner quelque bonne somme d'argent, et pour savoir l'intention de Messieurs de l'Église, sont nommés lesd. Prunier, Fenoil, avec Mons. Baronnat. (Arch. de la ville de Lyon, B. B., 49, ff. 269-270.)