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i86 LES DÉBUTS ORATOIRES
Marillat, « eurent égard à la très humble prière et suppli-
cation qui leur furent faites de la part des sieurs officiers
du régiment des dragons de M. Catinat. » C'est le texte
même de la délibération capitulaire ( 6 ) .
Aucune mention de l'orateur ; mais le texte contient des
allusions à la guerre d'Italie, à la sécurité des provinces du
sud-est, à la prospérité de Louis XIV; tout autant d'indi-
cations pour décider qu'il fut prononcé avant la paix de
Riswick, conclue en 1697, et qu'il se rattache, par consé-
quent, à la période que nous étudions (7).
D'un autre côté, la bénédiction de ces nouveaux éten-
dards dut suivre d'assez près l'élévation de Catinat à la
dignité de maréchal de France. Sa nomination fut signée
et
le 27 mars 1693 ^e régiment de dragons, levé autrefois
(6) Archiv. départ, du Rhône. Registres des délibérations du Cha-
pitre de la Primatiale.
(7) Voici ce qui est dit de Louis XIV et qui aurait cessé d'être vrai
pendant la guerre de la succession d'Espagne :
« Nous vivons sous un prince qui, n'ayant plus rien à souhaiter du
côté de la gloire, a cru que la piété devait en être comme le dernier
trait, qui tous les jours va humilier sous le joug de Jésus-Christ une
tète chargée des marques de sa grandeur et de ses victoires, et qui, dans
le temps où tout retentit de son nom et du bruit de ses conquêtes, sait
répandre son âme devant le Seigneur et gémir en secret sur le mal-
heur des peuples et les tristes suites d'une guerre si glorieuse pour lui
aux yeux de l'univers. »
L'éloge de Catinat et de sa récente dignité n'est pas moins bien
amené :
« Le sage et vaillant général, à qui cette province doit sa sûreté et
le reste du royaume sa paix et son abondance, lui dont vous recevez
les ordres de plus près comme de votre propre chef et sous le nom et
les étendards de qui vous avez l'honneur de combattre, s'est-il frayé un
chemin à l'élévation où le choix du prince el le bonheur de l'Etat l'ont placé,
par une valeur indiscrète?