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PETITES NOUVELLES LYONNAISES 441
Rue Saint-Paul : le nouveau chemin de fer a fait tomber
la maison n° 14. C'est regrettable ; elle a été gravée par
Tournier. On y admirait une tourelle et une galerie du
xvie siècle.
Montée des Carmélites, au fond des cours, parmi les
restes de l'ancien couvent, un escalier monumental du
xvm e siècle.
Citons aussi l'escalier des Feuillants, dans la maison qui
fait l'angle des deux rues de ce nom.
Rue Vaubecour, n° 11, portail de l'ancien cloître, dans la
cour.
Petite rue de Cuire, n° 1, porte du xvne siècle.
Rue de la Poulaillerie, l'intérieur de la cour de l'ancien
hôtel de ville.
M. de Valous en a donné l'histoire complète.
Cette recherche des antiquités usées et malpropres cho-
quera certains raffinés qui ne trouvent de beau et de
digne d'attention que ce qui est net, propre et accommodé
à la mode du jour. Il me semble qu'une légère dose de dis-
cernement fait découvrir la beauté sous les immondices
comme la laideur sous la plus brillante toilette. La propreté
est une qualité fort estimable, mais elle n'est pas une con-
dition de la beauté des formes, cela est évident ; la Vénus
de Médicis, couverte de crasse, n'en serait pas moins un
chef-d'œuvre ; et, d'autre part, ce n'est pas là une raison
de permettre à la crasse d'altérer et de voiler les formes.
L'action du temps, il est vrai, peut donner un degré su-
périeur de beauté aux monuments, comme aux tableaux, en
harmonisant leurs couleurs, en atténuant des tons criards,
en y ajoutant l'attrait des souvenirs et de la poésie du passé,
et même on est quelquefois obligé, à contre-cœur, de ména-
ger la rouille et la poussière pour ne pas détériorer le des-
sous en nettoyant le dessus; en thèse générale, un entre-