page suivante »
190 LES MONUMENTS D'ART
travaux ! C'est donc un véritable vol que la Révolution a
commis, en réduisant en quelques lingots toutes ces pièces
d'orfèverie d'une si grande valeur artistique.
J'ai été longtemps à rechercher ce que les niveleurs de
1793 avaient fait du Trésor de Saint-Jean. Je l'ai demandé
en vain aux chefs des Archives Nationales qui m'ont fourni
si obligeamment, l'an passé, des documents sur les manus-
crits enlevés en 1793 au collège de la Trinité. Ce dépôt ne
possède que quelques titres concernant les Trésors des égli-
ses de Paris. Je me suis aussi adressé, sans plus de succès, à la
Monnaie nationale de Paris; mais ces jours derniers,
j'ai eu l'heureuse chance de rencontrer aux archives du dé-
partement, dans les registres de l'administration du District,
de 1792, quelques indications, mais trop sommaires, sur
les derniers jours du Trésor des églises de Lyon. Il ressort
de ces registres que l'administration de Lyon, exécuteur
trop fidèle des ordres du gouvernement, en date des 5 no-
vembre 1789 et 8 novembre 1790, commença, vers le mois
de mai 1791, la saisie des Trésors des maisons religieuses
de Lyon et la continua l'année suivante ; ainsi, j'ai cons-
taté que les officiers municipaux délégués se présentèrent
pour saisir l'argenterie, entre autres :
i° Le 13 septembre 1792, à la chapelle du château de
Pierre-Scize.
2 0 Le 14 septembre, à la maison du Verbe incarné, à celle
des Pénitents de l'Antiquaille, des Chazaux et de Ste-Marie
de Bellecour.
3 0 Le 17 du même mois, aux couvents des Ursulines de
la Monnaie, de la Déserte, du Bon-Pasteur, des Bernardines
et des Colinettes.
4 0 Le 22 septembre, au couvent des Capucines.
5 0 Le 15 octobre, aux Minimes. Ce jour les officiers
municipaux enlevèrent aussi à cette maison les tableaux,