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l82                  LA STATUE D'OYONNAX
   — Elle est grecque, a répondu M. Paul Guillemot.
   — Elle est grecque, donc nous avions des villages grecs !
se sont exclamés en chœur MM. Rouyer, Jolibois, Désiré
Monnier, Joseph Bard et une foule d'autres qui, zélés par-
tisans de l'existence de colonies grecques dans le Bugey,
ont appelé à l'appui de leur système la statuette trouvée
près d'Oyonnax.
   Les Grecs, surtout ceux dlonie et de l'Asie mineure, ont
remonté le Rhône, dit M. Jolibois, et il se sont plu sur-
tout dans ce grand marché qui, au confluent du Rhône et
de la Saône, attirait, à certaines époques, les marchands et les
négociants de toute la Gaule. De Lyon, ils pénétraient par
la Saône dans les provinces du nord ; par la Loire et la
 Seine, ils descendaient jusqu'à l'Océan.
    Les chrétiens grecs étaient si nombreux à Lyon que c'est
 de l'Asie mineure que leurs premiers évêques sont venus.
 Par le Rhône, ils communiquaient avec Genève, et une
foule d'appellations helléniques indiquent, sinon des eniporia
 ou marchés dans les vallées du Bugey, du moins des villa,
 des domaines, des habitations appartenant à des Grecs
 et dont quelques-uns ont pu devenir des villages plus
 tard.
    César nous dit que des tablettes écrites en caractères grecs
 furent trouvées dans le camp des Helvétiens ( i ) et que les
 druides se servaient de caractères grecs (2). La présence
 des marchands grecs dans la région orientale de la Gaule
 est confirmée par Diodore de Sicile et Strabon.
    Enfin nos inscriptions antiques rappellent à chaque pas
 des Porphorus, Hylas, Aster, Héliodore, Méléagre, Hilpis
 et jusqu'à des femmes : Thalasia, Anthês, Agathoméris,

  (1) Commentaires, liv. 1.
  (2)     id.       liv. VI.