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l60 CHRONIQUE LOCALE
il hésite entre Pascal et le Titien. Des trains de plaisir l'appellent Ã
Venise. Croyez que ceux de vos amis qui ne se trouveront pas ces
jours-ci place de Jaude ou à Sainte-Allyre, se rencontreront certaine-
ment sur le Lido.
— Un de nos plus savants bibliophiles, M. Claudin, libraire-éditeur
à Paris, vient de publier un ouvrage du plus haut intérêt pour la typo-
graphie lyonnaise. Le titre, assez long cependant, est loin de révéler
tout ce que ce précieux volume contient. Le voici : Antiquités typogra-
phiques de la France. Origines de l'imprimerie à Albi, en Languedoc, 1480-
1484. Les pérégrinations de J. Neumeister, compagnon de Gutenberg, en
Allemagne, en Italie et en France, 1463-1484. son établissement définitif Ã
Lyon, 14^-1/07, d'après les monuments typographiques et des documents
originaux inédits avec notes, commentaires et éclaircissements, par A. Clau-
din. Paris, A. Claudin, libraire éditeur, 1880, fac-similé.
Différents incunables portant comme indication de lieu d'impression:
impressa Albie, on avait cru, Brunet en tête, que ces ouvrages avaient
été imprimés à Albi en Savoie. En outre, un imprimeur de Lyon,
s'étant fait connaître sous le nom de Jean d'Albi, on avait pris ce pseu-
donyme pour le nom même de cet industriel. MM. Auguste Bernard
et Pericaud n'avaient pas deviné quel typographe était caché sous ce
voile transparent. Après des recherches ardentes, M. Claudin a trouvé
et annoncé au public bibliophile que ce Jean d'Albi n'était autre que
Jean Neumeister, clerc de Mayence, surnommé à son arrivée à Lyon
Jean d'Albi, parce qu'il venait d'exercer son art d'imprimeur, non Ã
Albi en Savoie, qui n'a jamais eu d'imprimerie, mais à Albi en Langue-
doc. Cette révélation modifie tout ce qu'on connaissait de l'ancienne
imprimerie lyonnaise. La place nous manque pour analyser l'ouvrage
de M. Claudin, mais c'est un livre que tout Lyonnais devra posséder.
A. V.
Lyon. — Imprimerie Mougin-Rusand, rue Stella, 3.