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                          A ATHÈNES                         123

paternel au membre de sa famille qui seul a droit de le
recevoir, et purement passive, elle n'a aucun moyen de se
soustraire à une obligation qui ne tient nul compte de son
choix ni de sa volonté. Chose bien plus étrange encore,
fût-elle déjà mariée avant la mort de son père, la loi brise
ce mariage ; elle la sépare violemment de son époux pour
l'unir de nouveau à un autre, celui qui doit devenir l'ad-
ministrateur de son héritage et lui donner des enfants aptes
à recueillir les biens de leur aïeul. Quelquefois il y a plusieurs
prétendants à cet hymen fructueux ; plusieurs parents d'égal
degré luttent ensemble à qui épousera Yépiclère ; cela devait
arriver souvent quand l'héritage était considérable. En ce
cas, ce n'est point la jeune fille, c'est le juge qui décide
entre eux ; et encore cet époux préféré n'est point assuré
de garder la femme avec l'héritage. Il peut survenir un
parent plus rapproché qui fasse valoir des droits jusque-là
ignorés ou méconnus. Alors ce second mariage est rompu
à son tour. A moins toutefois que le mari (soit le premier,
soit le second), tenant à la femme plus qu'à l'argent, n'a-
bandonne l'héritage au nouveau prétendant, ou n'achète
 son désistement à prix débattu.
   Il faut lire dans M. Caillemer (.pages 36-60) toutes les
complications de procédure auxquelles une pareille législa-
tion pouvait donner lieu. Il n'est pas moins instructif ni
moins intéressant quand il explique ces étranges dis-
positions, si révoltantes pour l'esprit moderne, par le désir
de conserver au défunt un héritier de son sang en même
temps que de sa fortune qui pût continuer sa famille et per-
pétuer le culte du foyer. C'est là aussi la préoccupation qui
se manifeste dans la loi hindoue telle que les plus anciens
codes nous la font connaître. Ainsi, pour conserver la
famille on brisait violemment ce qu'il y a de plus sacré dans
la famille, le lien conjugal. Il semble bien que ce soit là un