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lié                 CHATEAU DES ALYMES

fit des études brillantes. Séduit- par le désir de voir des pays
nouveaux, d'étudier les mœurs de l'Orient et de se faire
un nom, il suivit, en 1572,1e duc de Mayenne qui avait pris
du service dans l'armée impériale, et, à ses côtés, il combat-
tit, pendant dix ans, contre les Turcs alors encore l'effroi
de la chrétienté. Ce fut une rude école pour le jeune
Bugiste qui se distingua comme soldat et comme officier
de bon conseil.
   A son retour en Savoie, le duc, charmé de sa réputation,
l'envoya, en 1582, auprès du roi Henri III, et sa mission
eut un tel succès qu'il fut nommé maître de requêtes, con-
seiller d'Etat, et reçut, en 1601, comme ambassadeur au-
près de Henri IV, une autre mission bien autrement impor-
tante puisqu'il s'agissait de négocier avec la France l'échange
delà Bresse et du Bugey contre le marquisat de Saluées. Le
traité fut signé en 1602, mais les courtisans, jaloux
contre l'ambassadeur, élevèrent aussitôt la voix et persua-
dèrent à Charles-Emmanuel que la Savoie était grièvement
lésée. Lucinge, blessé à son tour, publia un mémoire dont
la vivacité lui retira complètement les grâces de son sou-
verain. Les courtisans le jugèrent perdu, et, pour ne pas
s'arrêter dans cette voie, poussèrent le duc à compléter la
disgrâce par un châtiment.
   Le duc n'y était que trop porté. Non content de désa-
vouer hautement son ambassadeur, le prince envoya un
héraut d'armes à René pour lui réclamer ses pouvoirs et le
sommer de comparaître en personne devant lui à Cham-
béry. Le héraut de Savoie trouva Lucinge dans sa forteresse
des Alymes, mais toutes portes closes. L'envoyé remplit
alors les formalités d'usage et fit, à son de trompe, les
sommations voulues. On ne lui répondit pas, et les portes
restèrent fermées. René se trouvait désormais sur terre de
France; il se sentait à l'abri derrière ses hauts remparts ; il