page suivante »
112 CHATEAU DES ALYMES De fortes tours et de solides courtines, reliées entre elles par un chemin couvert, entouraient l'ensemble des cons- tructions ; de vastes citernes recueillaient l'eau nécessaire au château, protégé de tous côtés par des pentes escarpées, mais loin de tout ruisseau et de toute fontaine. Ainsi gardé et muni, François put se croire en sûreté quoiqu'il fût sur l'extrême frontière de la Savoie, et que d'un côté il pût voir le Dauphiné, éternel ennemi de ses maîtres ; et de l'autre, la France qui, depuis longtemps, ne cachait plus ses pré- tentions sur les terres de Bresse, trop voisines de Lyon. Le comte de Savoie, toujours en éveil, ne fut donc point mécontent de voir une nouvelle citadelle s'élever à l'ex- trémité de ses Etats. Le Bugey, avec ses rochers couverts de châteaux forts, était une sécurité pour Chambéry. François, qui portait : d'argent à trois fasces de simple, était devenu un personnage important ; il gardait les avant pos- tes de son pays, il mourut riche et considéré, laissant les Alymes à son fils. Pendant un siècle, les François surveillèrent ainsi la frontière, mais le dernier descendant de la maison, Aimé, seigneur des Alymes et de Montverd, n'ayant eu qu'une fille de son mariage avec Louise de Marcey, celle-ci offrit comme dot, le 8 mai 1477, le château paternel et la seigneurie à son époux, Hum- bert de Lucinge, d'une antique famille du Chablais. Les Lucinge portèrent désormais écartelé de Lucinge et de François, c'est-à -dire : Bandé d'argent et de gueules de six pièces, écartelé d'argent à trois fasces de simple. Leur devise était Usquequo. Un ancêtre du nouvel époux, Guy de Lucinge, avait été,