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DE LA PRIMATIALE DE LVON 99
testants; au lieu de six conseillers on en élut douze, mais
on décida d'abord « qu'avant qu'ils ne puissent s'ingérer en
la cause publique, ils seront tenus de rapporter, de Messieurs
du Consistoire établi à Lyon, certification de leur foi. »
Le Consistoire, si bien secondé par le Consulat composé
uniquement de ses créatures, ne tarda pas de déclarer l'ins-
truction publique obligatoire et la Chambre de ville, en réor-
ganisant le grand collège de la Trinité d'où les Jésuites
avaient été expulsés, décida « que les prières y seront faites
selon la coustume et ordonnance de l'Église réformée, sans
que par cy-après soit dit, ne célébrer aucune messe ni cé-
rémonie papale. » (Regist. consul. 1562.)
Le Consulat exigea aussi que les enfants assistés de Y Au-
mosne générale fussent élevés exclusivement dans la religion
protestante. Ceux de ces enfants qui étaient à l'hospice de la
Chana furent conduits le dimanche et le mercredi au pres-
che de l'Observance. Mais les magisters préposés à la garde
de ces pauvres enfants violentés dans leur conscience n'é-
taient que de vils mercenaires.
On voit, par les registres de la comptabilité de l'Aumône
générale, tenue par les protestants, que les Recteurs de
l'Aumône reconnurent bientôt que ces « Magisters estoient
plus zélés à toucher leurs gaiges qu'à enseigner les enfants
qui ne font rien et que pour obvier à l'oisiveté, il seroit bon
de les faire travailler aux réparations de la ville, pour gai-
gner partie de leur despense. » Mais quels exemples pou-
S
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vaient avoir ces enfants dans les chantiers ou se trouvait
le rebut de la population ?
' Les orphelines de Sainte-Catherine étaient conduites
aussi à ces chantiers « ssubs la garde de leurs maistresses »,
mais l'Aumône générale fut bientôt si pauvre qu'on retran-
cha aux enfants le pain blanc, les œufs et le beurre. On re-
fusa aussi les secours « à certains pauvres regardés comme