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                        LA PIERRE A ECUELLE                          447

  « peuples qui s'imaginent que les Dieux Immortels ne peu-
  « vent être fléchis que par les crimes de leurs adorateurs et
  « par le sang des hommes ?... »
    Ce fut pour les peuples naissant à peine à la civilisation,
 une nécessite que ces sacrifices humains, qu'ont au reste
 pratiqués tous leurs contemporains, et que pratiquent encore
 quelques Asiatiques ( i ) , et les sauvages de l'Afrique et de
 l'Océanie. Nos livres saints eux-mêmes les confirment de
 la manière la plus irrécusable, par le sacrifice d'Abraham ou
 le vœu de Jephté. C'était le culte du sang; la vie d'un
 homme ne pouvait être efficacement rachetée que par la
vie d'un autre homme etle salut de la patrie que par lesangde
 ses ennemis (2). Rome elle-même, lors de la seconde guerre
punique, Tan 216 avant J . - C , regardant comme un signe
manifeste de la colère des Dieux, la défaite de Cannes,
ne crut pouvoir les apaiser que par un sacrifice humain.
Après avoir consulté, dit Tite-Live (3), les livres sacrés,
un Gaulois et une Gauloise, un Grec et une Grecque, fu-
rent enterrés vifs, au marché aux bœufs, à Rome, dans un
lieu fermé d'énormes pierres et déjà ensanglanté par des
victimes humaines.

       (A   suivre).
                               E.   RÉVÉREND DU       MESNIL.



   (1) Au Thibct, où les diverses religions de l'Inde ont, pour ainsi
dire, étouffé le pays sous la multiplication de leurs temples fastueux et
de leurs opulents et immenses monastères, le sang humain y remplace
celui des animaux, dont on arrosait autrefois le sanctuaire de Mithras
(Hérodote, 1. 1.) A L'Hassa, la capitale, on solennise le premier jour de
l'année thibétaine par l'immolation d'un homme. — L. Niepce, loc.cit.,
p. 30.
   (2) Diodore de Sicile, 1. m, affirme que les Gaulois immolaient ù
leurs dieux leurs prisonniers de guerre.
   (3) L. xxn, ch. 57.