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                         CHRONIQUE LOCALE                             395
au grand jour la belle Monographie de la Cathédrale de Lyon que l'on
attendait avec un si vif empressement dans le inonde lyonnais qui lit.
   Å’uvre patriotique au premier chef, lyonnaise par son sujet, son
auteur et son imprimeur, elle est magistrale par la forme comme par le
fond, par le travail historique dû à la plume de M.Lucien Bégule et par
le luxe typographique dû aux presses de M. Mougin-Rusand.
   Par un acte de justice que nous voudrions voir généralisé, notre
habile imprimeur a rappelé le nom des ouvriers qui lui ont prêté leur
zélé concours. La dernière page porte cette indication touchante :
« Achevé d'imprimer à Lyon, le 15 avril 1880, par Mougin-Rusand. »
et plus bas : « Jean van dcr Ploeg, metteur en pages ; Charles Martel,
imprimeur. »
   Enorgueillissons-nous en déclarant que M. Mougin-Rusand n'a pas
eu l'initiative de cette charmante association du patron et des ouvriers ;
nous-même, en 1873, en imprimant le grand Armoriai historique de
Bresse et Bngey, auquel nous avions mis tous nos soins, nous avions
inscrit à côté de notre nom : Louis Tabouillot, compositeur, metteur
en pages, Nicolas Fauveau, imprimeur, Denis Renaudin, prote, et cette
attention nous a valu de la pan de nos trois vaillants collaborateurs une
inaltérable amitié.
   L'histoire de Saint-Jean de Lyon, sans faire oublier les travaux de
Quincarnon, de l'abbé Jacques, de MM. Leymarieet Savy, ce qui serait
injuste, n'en est pas moins un magnifique iiommage rendu à la métro-
pole des Gaules. Grâce aux recherches de l'auteur, aux documents nou-
veaux apportés par M. Guigue, à des bois nombreux, dans le texte, à
des planches habilement gravées et à des chromo-lithographies d'une
grande beauté, la vieille église, célèbre à tant de titres, sera enfin com-
plètement connue dans son ensemble majestueux et dans ses détails.
Mais ayons une large reconnaissance pour l'écrivain généreux qui a
dépensé sans compter, a prodigué des sommes qu'il ne reverra jamais,
et n'a eu qu'un désir, faire un beau livre. Malgré un nombre considé-
rable de souscripteurs, M. Lucien Bégule éprouvera un déficit consi-
dérable. A défaut de bénéfice, que sa Monographie de la Cathédrale de
Lyon lui vaille donc la sympathie de sa ville natale, comme elle lui
vaudra un brillant souvenir de la postérité.
   Quant à la part de l'imprimeur, cet ouvrage indiquera que la tradi-
tion des grands typographes lyonnais, depuis Leroy jusqu'à nos jours,
n'est point interrompue et qu'elle se continuera, malgré la disparition si
douloureuse de la maison Louis Perrin.
   La vente de cette imprimerie si célèbre qui attirait des travaux de luxe
de tous les points de la France, n'en est pas moins un deuil pour les
Lyonnais comme pour tous les zélés amateurs des belles œuvres typo-
graphiques. Le lundi, 5 mai, la mise en vente en bloc de la grande im-