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360 QUELQUES MOTS AMBUNI, AMBOUNI ou AMBUNIL, AMBOUNIL (Fo- rez : ambignon, ambugnon; prov.: amounil, embourigo ; Saintong. : ambourill ; Velay : ambouni, ambougni; Gé- vaud. : emougni; rom.: ambonilh) S. m. Nombril. La première question est de savoir s'il faut écrire am- buni ou ambunil, étant bien entendu d'ailleurs que / final ne se prononce pas. Il faut remarquer que / a per- sisté dans tous les dialectes écrits. Etymologiquement, il convient donc de l'écrire. Sa présence indique l'éty- mologie umUliculus. Son absence aurait indiqué l'étymo- logie umbilicus. Le changement de Vu initial en a est insolite en fran- çais, mais il se retrouve en patois, où l'on prononce constamment an pour on, et réciproquement : Lyonn. : InsioK pour ensem; ahmon pour aeramœ; prov.: anto, anso, pouronta (honte) ; an pour ils ont, etc. Jatone se transforme en u : afTwbler (afïïbulare), f«- mier (fz'marium), chasuble (casz'bula), etc. La forme am- bouni est la même qu'ambrai, u égalant ou. L devient n : marwe (margu/a), poterne (poster/a), quenouille (co/ucula), etc. Iculus, icuîa, icuîutn devient il, ilh : lentille (lenticula), pén7 (Tpericulum), péouzV (peà iculus'), etc. Remarquez que le patois, contrairement au français nombril, n'a pas laissé tomber la voyelle atone i précé- dant la tonique : umb (i) liculus. La règle française ne s'applique pas aux dialectes d'oc. De la vient que nos termes patois sont généralement moins contractés que les français. Ambuni a un intermédiaire avec le latin umUliculus dans ambusilla, qu'on trouve dans Isid. de Sév., pour ventre, et qu'on serait tenté de lire ambunilla. Dans certains villages du bas-Dauphiné, lorsque le