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CHRONIQUE LOCALE 155 — Le musée de Lyon vient de s'enrichir d'un certain nombre de toiles qui lui ont été léguées, ces derniers temps, par un amateur distingué, M. Philippe de Saint-Albain, qui, en mourant, a réparti les tableaux de sa collection entre un certain nombre de musées de Paris et de la province. Le musée de Lyon a obtenu, dans cette distribution, des tableaux de fleurs de Jacobber, de Baptiste et de Tournier. — On lit dans le Courrier de Lyon du 20 (19): « On sait que l'Etat a donné à la ville de Lyon une très-belle œuvre d'un de nos meilleurs maîtres contemporains, M. Henner. Ce tableau qui représente le Christ au tombeau est exposé depuis hier dans la grande salle des peintres lyonnais au milieu de l'exposition de la Société des Amis-des-Arts. « L'administration des musées voulant engager l'Etat à prodiguer un peu plus ses largesses à nos musées, et à ne pas réserver toutes ses faveurs aux musées parisiens, a contribué pour une part à cette belle acquisition. Nous ne pouvons que l'approuver et nous espérons que chaque année nous verrons de cette manière nos musées accroître leurs richesses de quelque œuvre importante de l'art contemporain. * — L'emplacement si généreusement offert par MM. Mangini et destiné à recevoir, en face l'église Saint-Paul, la statue du chancelier Gerson, est aujourd'hui complètement prêt. Le piédestal de la statue est également terminé, et l'œuvre remarquable de M. Charles Bailly sera mise en place cette semaine. L'inauguration officielle aura lieu le 2 mars prochain, à dix heures du matin, à l'église Saint-Paul. Cette cérémonie aura un caractère absolument privé. On sait que Jean Char lier naquit la 14 décembre 1363; il fut surnommé Gerson, du lieu de sa naissance, au diocèse de Reims. Docteur de Sorbonne, chanoine et chancelier de l'Eglise et de l'Université de Paris, il fut auteur d'un grand nombre de savants et pieux ouvrages. Persécuté par le duc de Bourgogne pour s'être élevé contre le meurtre du duc d'Orléans, ordonné par ce prince, il fut obligé de se cacher, se réfugia à Lyon dans le cloître de l'église collégiale de Saint-Paul, et se dévoua entièrement dans cette retraite à instruire les pauvres et à catéchiser les enfants du peuple. Après avoir stimulé dans cette ville le zèle des fidèles pour le culte du glorieux patriarche saint Joseph, il mourut le 12 juillet 1429, dans sa 66e année, et fut inhumé dans l'église de Saint-Laurent,