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LE THEATRE A LYON 429 matiques qu'on donnait au couvent d'Antibes, où les de- moiselles de Saint-Val furent élevées, qui développèrent leur goût pour le théâtre Le père, loin de contrarier ses Allés, les favorisa en les faisant paraître sur un petit théâtre de société ; mais leur détermination l'affligea. L'aînée des deux sœurs débuta à Lyon, on elle joua la tragédie, et y fut fort goûtée. La noblesse de sa démar- che et une exquise sensibilité faisaient oublier des traits presque repoussants et un organe défectueux. En 1766, la jeone actrice fut mandée à Paris pour combler le vide qu'allait laisser le prochain éloignement de Mademoi- selle Clairon. Un vrai triomphe l'attendait. On lit dans Bachaumont à la date du 5 mai de la même année : « Le Théâtre-Français s'occupe à réparer ses pertes. Mlle, Sainval, nouvellement arrivée de Lyon, a débuté aujourd'hui dans le rôle d'Ariane. Ses talents sont déjà développés. C'est une actrice exercée, elle a beaucoup de feu, des entrailles, un jeu naturel à la fois et raisonné.» « 12 mai. — Les trois débuts de Mlle Sain va! dans Ariane ont été des plus brillants : on lui remarqué des si- lences et des coups de force qui annoncent la plus grande intelligence et l'âme la plus énergique et la plus sensible... Elle est supérieure à tout ce que nous avons à la Comédie, même à Mlle Dumesnil. » De son côté, Voltaire trouvait la débutante sublime et La Harpe, dans le Mercure, proclamait qu'elle atteignait le grand pathétique. Le troisième grand acteur que le théâtre dé Lfôtt pré- para pour la Comédie-Française, sous la direction de Mme Lobreau, fut Jean Mauduît, dit Lttrïvë. Né le 6 août 1747 à La Rochelle (1), où son père tenait un fonds d'épiceri&, il s'enfuit à l'âge de neuf ans- de la- maison (1) Mort près de Montmorency, le 30 avril 1827.