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248 P I E R R E S A ÉCUELLES ET A BASSINS qui n'a pas dit, non plus encore, les secrets qu'il garde. M. Faisan le, décrit ainsi : « La seconde pierre à écuelles que j'ai à signaler appa- raît dans un champ à Décines, au nord-est de Lyon. Elle est connue sous le nom de Pierre Fitte, Fritte ou Frette, ce qui veut dire Pierre Fiche ou pierre plantée. Elle gît aujourd'hui par terre, mais, il y aune cinquantaine d'an- nées, elle était debout et se dressait comme un menhir au milieu de ce champ. Elle a été renversée par le proprié- taire qui voulait la détruire et qui heureusement a re- noncé à ce barbare projet. M. Chantre et moi nous avons décrit et, figuré ce bloc il y a plusieurs années (1). C'est un énorme fragment de granit de 3 mètres 60 cent, de longueur au-dessus du sol et de < mètre d'épaisseur. Sur l la face latérale apparente, il y a sept bassins un peu irré- guliers, disposés en ligne droite, le long .d'une fissure ou d'un sillon qui les relie entre eux et qui divise, à peu près en deux parties égales, la face de la pierre où sont gravés ces ornements. a A l'époque où M. Chantre et moi nous avons étudié ce menhir, nous avions certains doutes sur l'origine de ces écuelles, et nous étions tentés de ne les regarder que comme des accidents naturels, car d'après les idées ad- mises alors de ne voir dans les écuelles que des bassins creusés polir recevoir le sang des victimes immolées sur les autels, nous ne pouvions admettre que ces cupules eussent été creusées avec intention sur une surface qui s'élevait perpendiculairement, lorsque le menhir était de- bout, mais puisque on sait aujourd'hui que dans plusieurs contrées des écuelles ont été creusées sur des surfaces perpendiculaires, et que M. Desor vient de figurer un (1) Etudes paléoethnologiques, p. 65.