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244 PIERRES A ÉCUELLES ET A BASSINS
Je lis en effet dans ce mémoire : « M. Desor pouvait
conserver cet espoir, surtout pour la région dont j'étudie
le terrain erratique avec mon ami M. E. Chantre, car
l'envahissement de la partie moyenne du bassin du
Bhône, par les anciens glaciers des Alpes, et les relations
qu'on a reconnu avoir existé jadis entre les populations
riveraines de ce fleuve et celles de la Suisse, pouvaient
faire supposer qu'on ne tarderait pas, dans les deux
pays, à découvrir gravés sur des blocs erratiques dépen-
dants des mômes phénomènes géologiques, des signes
résultant d'une civilisation commune.
« Déjà M. Aymard, l'érudit archiviste du Puy, avait fait
connaître les pierres à bassins de la Haute-Loire, mais
ces pierres, comme celle du Morvan signalée par M. Mar-
lot, appartiennent à une région distincte du bassin du
Rhône. Il fallait donc les rattacher à celles de la Suisse en
rétablissant entre elles une liaison interrompue. Aussi,
ce fut avec empressement que j'essayai d'obtenir ce ré-
sultat, en indiquant, en réponse à M. Desor, deux blocs
erratiques ornés à 'écuelks dont l'un avait été découvert
par moi, en Bugey, gisant dans la vallée du Furans, sur
le bord du chemin de Bognïens, à 200 mètres au nord du
hameau de Thoys, commune à 'Arbignieu, à 3 kilomètres
au sud-est de Belley (Ain).
« Voici la description de ce curieux vestige des civili-
sations primitives de notre contrée. C'est un bloc erra-
tique de grès anthracifère, dépendant de l'ancien terrain
glaciaire alpin ; sa forme générale est celle d'un ovale
irrégulièrement dessiné et tronqué à ses deux extrémités.
Son grain est assez fin et sa couleur est grisâtre. Quel-
ques veines et quelques petits cailloux de quartz laiteux
se détachent en blanc sur le fonds. Sa dureté est très
grande. Sa longueur est d'environ 1 mètre 50 cent.; sa