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4M UN POÈTE OUBLIÉ Comme ces deux pièces, les poésies de Mermet sont toutes fines, railleuses, humouristiques, d'un tour léger, facile, naturel et toujours saupoudrées de bon et piquant sel gaulois. Il ne voulut pas s'arrêter à la poésie badine et, en 1584, il prit tout à fait son vol en traduisant en vers français une tragédie du Trissino, dit le Trissin, ami et favori de Léon X. Il la publia sous ce titre : La tragédie de Sophonisbe, reine de Numidie, où se verra le désastre qui lui est advenu pour avoir été pro- mise à un mari et épousée par un autre. Traduite de l'italien de Trissino en françoys par CI. Mermet. Lyon, Léonard Odet, 1584, in-8 de 8 ff. et 96 pages. Pièce rare, dit Brunet, et vendue 80 francs à la Yente Solar. Le prix en serait triplé aujourd'hui. On ne connait pas d'autre ouvrage de notre auteur. Cependant, M. de Montaiglon, si compétent, lui attribue un autre livre rarissime, qu'il a reproduit et inséré dans le quatrième volume de son Recueil et qui a pour titre : La tenue et rencontre de Bon- Temps avec le bannisse- ment de Chière Saison (sans nom). A Lyon , chez Grand Jean Didier, près Notre-Dame de Confort. Sans date, petit in-8, en lettres rondes. PLAT-PATS. Bon-Temps que prison Est-il en prison ? Où est Bon-Temps ? LE PEUPLE. Ne scay. PLAT-PAYS. Ne moy. Quelle amertume dans ce mot : « Ne sçay ! « Il y a tout un poème de misère révélé par cette réponse. Mer-