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CHRONIQUE LOCALE 393 contient. On l'admettra sans peine quand nous aurons dit que les signataires de ces études historiques sont MM. Léo- pold Niepce, Guigue , Vachez, Raverat. Ces travaux sérieux sont adoucis par les poésies de MM. Berger, Boy, Vettardet Beauvérie. On voit quesilaSociétéest historique et archéolo- gique, elle est littéraire aussi. M. À. Vachez a eu l'heureuse idée de traduire et d'annoter les curieux voyages d'Abraham Golnitz. en France et en Belgique, la partie qui nous concerne. Lyon au XVII siècle est un portrait piquant de notre ville. Son aspect physique, ses rues, ses quais, ses monuments sont décrits avec esprit et vérité ; l'auteur glisse légèrement sur notre organisation politique, notre caractère et nûs mœurs ; il effleure les prin- cipaux événements de notre histoire et ne se montre pas exempt de ces préjugés dont notre ville a été si souvent vic- time; mais M. Vachez est là qui le relève et le redresse, et grâce à notre aimable et bienveillant traducteur, Golnitz peut être lu avec fruit et sans danger. Cette lecture inspire de profonds regrets sur la foule des monuments qui ont dis- paru moins sous les coups du temps et des révolutions que sous les efforts des architectes embellisseurs. — Christophe Colomb n'a pas eu grand mérite, dit-on, à découvrir l'Amérique ; il n'avait qu'à aller tout droit. M. Guigue n'a pas plus de raison de se vanter de la décou- verte qu'il vient de faire et qui a tant ému le monde savant. A force d'étudier nos cartes anciennes et modernes, il a trouvé que des hôpitaux étaient établis de distance en distance aux environs de Lyon, en rayonnant de tous les côtés. Il en a conclu que ces hôpitaux avaient été bâtis sur les anciennes routes fréquentées par les pauvres voyageurs à qui ainsi, sur tous les points, on pouvait donner des secours. Il a tiré des lignes de Lyon à toutes les villes de la province et il a ainsi retrouvé toutes les voies gauloises et romaines dont le souve- nir était perdu. C'était pourtant bien simple et on est stupé- fait que nul avant lui ne l'ait imaginé. Le plus étonné de tous a encore été M. Guigue lui-même, qui n'en revient pas d'avoir trouvé cela le premier. Déjà , dans son livre de la Signature au Moyen-Age, il avait fait une découverte à sen- sation, en disant que ces signatures étourdissantes des vieux manuscrits, appartenaient à ceux qui ne savaient pas écrire. Quoi qu'il en soit, les Voies antiques du Lyonnais détermi- nées par les hôpitaux du moyen-âge sont [un des ouvrages les plus remarquables de l'érudition moderne, et nous en félicitons l'auteur. — La Société nationale d'Education a publié, ce mois-ci, ses mémoires annuels, dans lesquels on remarque un bon rapport de M. Goybet, président, plus un rapport de M.