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 38G   -                RENÉ DE LUCiNGE

  marquables de son siècle ; grand capitaine, soldat intrépide,
  négociateur prudent, il venait de reconquérir avec la plus
  grande habileté le royaume de son père. Depuis la paix,
  tout florissait autour de lui ; des lois sag-es étaient données
 par les deux sénats de Chambéry et de Carignan ; la reli-
 gion était respectée, ses ministres honorés, et l'agricul-
 ture etle commerce protégés par ceprince. Philibert passait
 l'hiver à Nice, où des fêtes réunissaient la noblesse de
 toutes les provinces qui avait besoin de se retrouver sous
les yeux de son souverain. Marguerite, par ses grâces, SOD
esprit, la protection qu'elle accordait aux hommes d e lettres
polissait la cour et y introduisait la distinction et les ma-
nières de celle de France ; appelée à bon droit la bonne
duchesse, elle aimait les pauvres, les visitait avec ses
dames d'honneur, etrépandait autoui d'elle la sérénité et
la joie.
                              IV

               LE MESSAGE ET LA VICTOIRE. ,


   Ce fut donc une terrible surprise que l'arrivée des
 corsaires au moment de ce repos après la guerre, au
 milieu des douceurs de la paix. Au point du jour, toutes
les églises de la ville se remplirent de monde : on pro-
mettait des vœux, des pèlerinages ; on suppliait le ciel de
protéger le souverain et ses sujets, et Marguerite conju-
rait son époux d'être prudent pour l'amour d'elle.
   Le lendemain, la duchesse était dans une vaste salle
du château, entourée de ses dames d'honneur ; tous les
regards se portaient à travers les grilles des étroites
fenêtres sur la flotte ennemie ; le combat allait commen-
cer d'un moment à l'autre, et un effroi général se lisait
sur toutes les figures qui entouraient Marguerite. La con-