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380                  RENÉ DE LUCINGE

 piers, et l'excellent Aymon se chargea de ce soin, en ap-
 portant aux nouvelles douleurs de son neveu toutes les
 consolations de son amitié.
   Accablé de tristesse, Kené demanda à partir au plus tôt
 pour combattre les ennemis de la foi catholique, et le jour
 du départ fut fixé.
   Après des efforts inouïs de courage et de valeur dans
plusieurs combats, Eené revenait avec les plus flatteurs
témoignages d'estime du commandeur de Saint-Giles, sous
les ordres de qui était le vaisseau qu'il montait, lorsqu'à
peu de distance de Malte, les chevaliers virent s'avancer
à force de rames cinq galères appartenant aux célèbres
corsaires qui, à cette^époque, désolaient la Méditerranée
et remplissaient d'effroi les côtes d'Espagne et d'Italie.
Des deux côtés on se prépare au combat ; rien n'égale l'au-
dace de ces écumeurs de mer, de ces sauvages soldats
qui, sous le commandement d'un chef habile, ont fait sou-
vent des butins et des conquêtes extraordinaires. Bientôt
ils abordent résolument le vaisseau de IaKeligion et une
lutte terrible s'engage.
   Les chrétiens, inférieurs en nombre, résistent coura-
geusement à l'attaque des infidèles : plusieurs 'fois déjà
ceux-ci ont tenté l'abordage, toujours ils ont étérepoussés;
mais chaque attaque a coûté la vie à de vaillants cheva-
liers, et rien ne vient remplir le vide que la mort fait dans
leurs rangs, tandis que les corsaires reçoivent continuelle-
ment des renforts. Enfin, ils tentent un dernier assaut:
le poignard aux dents, la hache d'une main, le pistolet de
l'autre, entraînés par leur chef, ils se précipitent sur le
vaisseau chrétien ; en vain les chevaliers s'efforcent-ik
de résister h l'impétuosité de cet abordage ; les plus intré-
pides tombent frappés à mort, les autres recu'ent, et la ban-
nière de Malte va devenir la proie des forbans, lorsque