Revue du Lyonnais » série 4 - n°4 ( 1877 ) » pp.308

 308                TROIS MAISONS A VAISE

  suivant la voie que leur avaient tracée les Watteau, les
  Lancret et les Crépin.
    Toute l'œuvre de M. Séon est étudiée, étudiée comme
  ou étudiait alors, et nous l'en félicitons grandement, car
  aujourd'hui on n'étudie plus, on brosse un tableau en
  vingt-quatre heures, on fait des arbres au torchon et
  dès qu'on a atteint l'effet, le tableau esi fini ; seulement
  pour le bien juger il faut se mettre à vingt-cinq pas, et ne
 jamais s'en approcher.
    Que M. Séon persévère donc dans la voie qu'il a suivie
 jusqu'ici et son Å“uvre durera ; elle ira prendre place
 dans les collections à côté de celle de Boissieu et, comme
 une partie de cette oeuvre, elle servira plus tard à recons-
 tituer l'histoire artistique d'un pays et d'une ville dont
 les paysages et les monuments ne le cèdent à ceux d'au-
 cun autre.
    Cependant, au point où nous sommes arrivés de notre
 promenade, nous poumons nous diriger du côté d'Ecully ;
 mais, dans la belle saison, le bourg est presque aussi
 vivant qu'un quartier de Lyon et c'est la solitude que
 nous cherchons, à défaut de la grande campagne.
    Nous ne faisons donc que contempler un instant les
 magnifiques ombrages qui font la beauté de l'Auteuil
lyonnais et nous descendons l'ancienne route du Bour-
bonnais. Cette rue, car aujourd'hui c'est une rue, est à
peine fréquentée, nous la suivons et atteignons ainsi, la
placeduMarchépuispassantparla ruedu Chapeau-Rouge,
nous nous trouvons dans la rue Saint-Pierre, à quelques
pas de l'église construite il y a quelques années sous la vo-
cable du grand porte-clés. A gauche même de l'église et
dépendant d'anciens bâtiments dont les réparations
inintelligentes et les badigeonnages successifs ont fait
disparaître le caractère primitif, se dresse une tourelle