Revue du Lyonnais » série 4 - n°4 ( 1877 ) » pp.305

                  TROIS MAISONS A VALSE                305

profusion d'ornements et leur style mélangé, on ne peut
s'empêcher de trouver qu'elles ressemblent à des pièces
montées.
   Autrefois, quand Vaise n'était qu'un petit faubourg
rattaché seulement à Lyon par le cordon de maisons qui
bordait la Saône, et que tout le fond de sa vallée n'était
encore qu'une vaste prairie allant au delà de la route du
Bourbonnais, la vue que l'on avait des hautes fenêtres
de la villa et même du jardin, devait être charmante.
En face de soi, à gauche du coteau de Loyasse, on avait
le Mont-d'Or avec ses trois sommets, puis on voyait se
développer les hauteurs boisées de Baîmont, de la Du-
chère et d'Ecully, auxquelles font suite les pentes de
Champ vert,et enfin fermant le cercle des collines,le grand
promontoire qui sépare en deux le golfe que les eaux du
lac de Vaise ont creusé en arrière de notre villa, à
l'endroit même où maintenant s'élèvent les plus élé-
gantes maisons de Gorge-de-Loup.
   Aujourd'hui la villa est séparée d'une partie de ses
jardins par la rue du Tunnel; derrière les bâtiments d'ex-
ploitation passe le chemin de fer de Montbrison, et les
 hautes ohemine'es des usines ont remplacé les grands
 peupliers qui bordaient les prés ; les horizons seuls sont
 restés les mêmes, la maison elle aussi n'a pas changé
 mais, la ville s'agrandissant sans cesse, quelque jour
 peut-être elle disparaîtra.
    Elle ne disparaîtra pas tout entière, heureusement;
 non seulement son souvenir, restera, mais encore son
 image nous sera conservée grâce à l'eau forte que vient
 de publier un de nos dessinateurs les plus consciencieux,
 un de nos graveurs de plus de] talent, un artiste de la
 bonne école, M. Séon.
    Cette petite eau forte donne raison au proverbe latin
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