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                ET LES BEAUX-ARTS A LYON                301

le fini de l'exécution, la vérité de la couleur et l'intérêt
du sujet, Meissonnier est parvenu, — ce que le peintre
obtient rarement — à émotionner lp public, et ce qui
vaut mieux encore, à produire une œuvre incomparable
que des collections royales seraient fières de posséder.
   Mais nous avons fait comme la foule ; nous nous som-
mes attardé devant le chef-d'œuvre de Meissonnier. Il
nous reste pourtant à parler encore du Oiaour de De-
lacroix, œuvre aussi riche de couleur et mieux finie que
l'Entrée des croisés à Constantinople et des deux ta-
bleaux d'Henri Regnault, le Pacha partant pour la
fantasia et VAulomèdon. Un double sentiment vous re-
tient devant ces deux toiles. C'est à Henri Regnault que
semblait avoir passé le riche pinceau de Delacroix; il
l'emportait même sur son devancier par la correction
du dessin et la netteté des contours. Mais en contemplant
ces œuvres déjà puissantes, on se demande involontaire-
ment ce que serait devenu ce jeune artiste, déjà un
maître à 28 ans, s'il ne fût tombé prématurément sous
les balles prussiennes t au dernier combat que Paris
tenta pour sa délivrance ?
   Finissons cette revue trop courte, où nous oublions
bien des noms illustres et plus d'une œuvre remarquable,
en signalant encore deux Effets de neige de Chenu,
et plusieurs portraits de Trimolet. Ajoutons enfin une
œuvre bien connue, la Tutelle d'Hamon, peinture froide
sans doute, et manquant aussi de relief et de couleur,
mais production gracieuse qui procède de l'art antique,
comme presque toutes les œuvres de cet artiste, qui a
obtenu, par le charme de ses sujets et la perfection du
dessin, une célébrité popularisée par la gravure.
                                         A. VACHEZ.
      (A continuer.)