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                  LA BïBMï DE THÉODUI.FE                 285

garantir les caractères de son chef-d'œuvre, et l'on est
autorisé à en induire que cette collection peut donner,
jusqu'à un certain point, une idée assez exacte des vê-
tements de luxe de cette époque qui précéda les Croisades
de trois ou quatre siècles.
   Sous les Romains, la soie était à peine connue, et le
peu qui en arrivait jusqu'à Rome était d'un prix exces-
sif. M. Pariset, notre collègue, nous apprend dans son
histoire si remarquable de la soie, et dont nous attendons
la fin avec impatience, qu'au 111e siècle, lorsque l'empe-
reur Aurélien refusait à l'impératrice de lui acheter une
robe de soie, c'est que la valeur en était l'équivalent de
son poids d'or ; et, s'il faut en croire l'historien Procope,
qui vivait au vi e siècle, la soie teinte en pourpre avait
une valeur encore bien plus grande, puisque l'équivalent
d'un kilogramme de soie pourpre représentait, selon
M. Pariset, une valeur de vingt-un mille huit cents
francs de notre monnaie.
   Il faut croire qu'aux vm e et ix e siècles cette matière
était déjà plus connue, et que quelque précieux que
fussent les tissus employés par Théodulfe, ils étaient
loin d'atteindre des prix aussi élevés. La variété de ces
différents tissus indique du resta que la soie était déjà
d'un usage assez répandu à l'époque Carlovingienne.
   Voici l'analyse de ces diiférentes étoffes par ordre de
numéros :
   Le numéro 1 est une toile de coton dont la couleur se
rapproche de celle du nankin des Indes. Le tissu paraît
assez régulièrement fabriqué ; il y a 33 fils de chaîne au
centimètre et 24 coups de trame également au centimètre.
Il est écrasé d'un côté et apprêté avec une gomme ou
une colle qui a résisté jusqu'à ce jour. Le coton dont il
est composé était encore à l'époque, sans doute, une