page suivante »
250 LE RHÔNE cérémonies qui concernent les dieux. ». — « Autrefois, dit- il ailleurs, l'oracle de Dodone recommandait presque à tous ceux qui l'interrogeaient d'invoquer Achéloûs ». Même chez les anciens Grecs, l'eau pure, claire, limpide, l'eau Achéloûs était regardée comme une divinité. La première créée detoutes les eaux ambiantes, suivant le grammairien Dydime (1), onlanommait à l'heure des repas, lorsque l'eau et le vin se mélangeaient dans le cratère (2) : Aristopha- ne, en son Cocalos, a pu dire*: « J'étais appesanti pour avoir trop bu de vin auquel Achéloûs n'était pas mêlé » ; et Virgile, écrire ce vers : Poculaque inventis Acheloia miscuit uvis. Georg., 1, 6. 3° HPIAKVOÇ, Eridan, petit affluent de l'Ilissus altique, dont les traces sont à peine visibles aujourd'hui. ESPAGNE RoDera, Roroera, RuiDera, nom de la Guadiana dans son cours supérieur. Les lagunes de Ruidera, l'une des merveilles de la Manche, ont été de tout temps célèbres parmi les habitants de l'Espagne ; il est probable que leur profondeur et leur disposition remarquables les avaient, en des âges reculés, rendues l'objet d'une vénération reli- gieuse. Au commencement duxviiesiècle, l'immortel amant de Dulcinée affirmait que ces eaux nourricières de la Guadiana avaient été produites par les larmes de la duè- „ gne Ruidera, de ses filles et cousines, que le sage Merlin tenait enchantées dans la caverne de Montésinos (3). (1) Cf. Macrobe, Saturnal., t. II, 1. v, p. 149 sq. (2, ef id., ibid. (3) « Ruidera y sus hijas y sobrinas, las cuales llorando, por