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MON AMI GABRIEL i209 d'une jeune femme dont il fit la. connaissance h Salins, lorsqu'il y fit une saison d'eaux? — Il m'a tout raconté depuis. — Alors vous savez suffisamment qui je suis. — Elle . ferma les yeux et reprit avec un accent plus profond : — J'espère qu'il m'a pardonné les peines que je lui cau- sai alors... Il est marié?... — Oui, madame. — Est-il heureux ? — Je le crois, — Sa femme m'a paru charmante. —A ces mots, elle inclina la tête d'ans sa main et garda de nouveau le si- lence. — Ah! reprit-elle, si vous saviez qu'il est triste de mourir ! et de mourir seule dans une chambre d'hô- tel ! . . . Je ne trouvai rien à répondre ; nulle consolation n'é- tait possible à tant de douleur. Mais l'impression que me causèrent ces paroles me firent comprendre ce qu'eût ressenti le cœur de Gabriel s'il eût été à ma place. — Merci, Monsieur, me dit-elle en se levant avec ré- solution. Faites-moi la promesse de ne point parler de votre visite à Gabriel Reynaud. Elle m'accompagna jusqu'à la porte avec assez de calme; seulement, lorsque je me retournai sur le seuil pour la saluer, son visage était caché dans son mouchoir et des sanglots éclatèrent. Je sortis bouleversé." XIII Francis continuait à s'étonner delà bizarrerie et de la tristesse de Gabriel, qu'il ne savait, comment expliquer. Etait-ce la mauvaise santé de son enfant? était-ce autre chose ? Il était visible, malgré tous les efforts que mon 44