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'194 LES MA.HOMÉTANS On comprend qu'un pareil succès devait non seulement maintenir, mais encore corrobore? la foi musulmane, qui avait en effet besoin d'une grande crédulité pour admet- tre sans discussion une multitude de faits constituant la religion de Mahomet. Je vais donc donner quelques dé- tails sur ce culte puissant, et expliquer certaines dénomi- nations que souvent on ne comprend pas parfaitement, mais qui cependant sont nécessaires pour l'histoire du mahométisme qui domine la population turque. Je vais commencer par donner l'explication du mot La Porte, que Ton emploie pour désigner le gouverne- ment turc : L'entrée principale du palais des souverains mahométans est un énorme pavillon, à huit croisées au-dessus de la porte qui est fort haute, simple, cintrée en demi-cercle avec une inscription arabe sous le cintre et deux niches de chaque côté, creusées dans l'épaisseur du mur. Cette porte ressemble plutôt à un corps-de-garde qu'à l'entrée d'un palais, et dans sa dénomination, elle remplace celle de sérail, qui se donne à la partie du pa- lais où l'on renferme les femmes et dont le nom spécial est celui de Harem. On a pu quelquefois confondre la Porte actuelle avec celle que fit construire Théodose-le-Grand, qu'on nomma la Porte dorée, et qui fut la principale de la cité. Elle était située au midi, et donnait entrée dans la grande rue qui traversait toute la ville. Ce fut là que les empe- reurs faisaient leur entrée solennelle. On avait placé au- dessus de la statue de Théodose une statue de la Victoire et une croix. C'était une espèce de monument orné de colonnes, et revêtu de marbre contenant des bas-reliefs antiques, où les travaux d'Hercule et d'autres sujets de la fable étaient très bien traités. Au XVIe siècle, on en voyait encore les restes bien conservés, malgré la