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LA CÉRÉMONIE DU 2 NOVEMBRE
AU LYCÉE D E LYON
Fidèle à son titre, la Revue du Lyonnais a déjà consacré
quelques lignes à l'importante cérémonie qui a eu lieu le
2 novembre dernier au Lycée de Lyon. Qu'on nous
permette néanmoins de revenir sur cette solennité. Elle
renferme de tels enseignements qu'on ne saurait trop les
méditer. En inaugurant avec éclat un monument commé-
moratif de la mort glorieuse de leurs camarades, les
anciens élèves du Lycée n'ont point voulu appeler la
foule à un vain et pompeux spectacle. Le devoir seul a
inspiré leur résolution. Ge monument, élevé de leurs mains
à la mémoire des victimes de la guerre, n'est-il pas en
effet un honneur pour les morts, une leçon pour les
vivants ? Il regarde à la fois le passé et l'avenir. Envers
l'un, il acquitte la dette sacrée de la reconnaissance
publique ; Ã l'autre,il parle le langage du vrai patriotisme.
Ce double caractère n'a pas échappé à la foule qui se
pressait aux portes du Lycée. Sur tous les visages on
pouvait lire l'émotion dont les cœurs étaient pénétrés. La
ville entière était là , représentée par l'élite du clergé, de
l'armée, de la magistrature, du barreau, de l'industrie.
L'Université, qui menait en ce jour le deuil de ses enfants,
, était aux premiers' rangs. Derrière les professeurs des
Facultés et du Lycée, revêtus de leurs insignes, marchaient
les élèves suivis dés parents et des amis de ceux dont on
pleurait la perte.
C'était le 2 novembre. Une pensée chrétienne avait fait