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                   LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                      448

ayant créé dans chaque département des Ecoles centrales,
auxquelles devaient être attachés divers établissements,
tels, entre autres, que des Jardins botaniques, le représen-
tant du peuple, Poulain de Grandpré, disposa des terrains
de l'ancien couvent de la Déserte, pour la création d'un
Jardin botanique, qui fut déclaré propriété communale,
ainsi que le muséum dont la garde avait été confiée à
M. Gilibert (\).


lutionnaires qui ne s'arrêtaient ni devant la science, ni devant le
génie, il ne put rentrer qu'après la Terreur, et fut chargé alors de la
chaire d'histoire naturelle, qu'il ne quitta qu'en 1810, par suite du
mauvais état de sa santé.
   (1) Après les sanglantes saturnales de la Révolution, le muséum
fut transporté au palais Saint-Pierre, puis dans le couvent de la
Déserte, [où il était très-mal installé. En 1817, on obtint, à grand'-
peine, de M. Artaud, alors directeur du musée, qui régnait alors en
véritable autocrate dans le Palais-des-Arts, qu'il voulût bien laisser
déposer provisoirement les objets du Cabinet d'histoire naturelle,
encore à la Déserte, où ils étaient fort mal, dans une partie du Palais-
des-Arts, du côté de la rue Clermont ; peut-être doit-on louer la résis-
tance de M. Artaud à cette concession, car le muséum a su conquérir,
peu à peu, de nouveaux espaces, et il y occupe aujourd'hui de vastes
locaux qui devraient appartenir au musée. Malgré ces empiétements,
il étouffe dans ses murs, et il ne sait plus où étaler ses riches collec-
tions. Il est donc bien à regretter que le jour où l'on reconnut que le
muséum ne pouvait plus rester à la Déserte, on n'ait pas utilisé l'un
des nombreux couvents qui existaient encore alors pour en faire un
Palais des Sciences, comme on avait fait du claustral Saint-Pierre le
Palais-des-Arts. Ce dernier est trop exigu pour abriter les arts et les
sciences- Dans le courant de cette année, M. Ducros, préfet du Rhône,
a présenté un projet d'agrandissement du Palais-des-Arts pouvant
donner satisfaction à tous les services en souffrance dans ce Palais.
Une intriguefitéchouer ce louable projet. Mais le public la connaîtra
bientôt et sera justement sévère pour ceux qui l'ont ourdie et secon-
dée. L'autocratie de M. Artaud pouvait être excusée, parce qu'elle
s'appuyait sur un grand savoir et un réel mérite, mais aujourd'hui ?...