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                          CHRONIQUE LOCALE.                          423
merie royale en 1788, mort victime de la Terreur de P a r i s
en 1794. Il avait épousé, en 1766, Françoise de Chabenat,
dont il eut :
  V. — Hyppolite Anisson du Perron, directeur de l ' I m -
primerie r o y a l e , m e m b r e de la Commission du sceau,
maître des requêtes en 1815.
                 (Voir L a i n e , Dictionnaire de la noblesse.)
                                          Morel de VOLEINE.
      (A    continuer.)


                CHRONIQUE LOCALE
    Nous voici au mois de novembre, au mois des morts ; il semble
 que chaque année la nature s'unit à nos tristesses et s'efforce de se
 mettre au niveau do nos douleurs.
    Tandis que nous regardons les vides de nos familles et que nous
 songeons à nos chers défunts, le ciel se voile, le vent souffle, la
 pluie tombe et les feuilles se détachent des branches pour joncher la
 terre.
    Cette époque est la plus triste du cercle annuel.
    Aussi tous ceux qui sont en villégiature se hâtent-ils de quitter les
 champs et de venir reprendre les habitudes casanières de la ville.
    Cette année-ci, le mois a commencé par une cérémonie touchante,
    Le 2, on a inauguré, au Lycée, la plaque funèbre qui doit rappeler
 le nom des élèves morts pendant la fatale campagne de 1870 et 1871.
    Parmi les invités, on remarquait notre nouveau préfet, récemment
 arrivé, les secrétaires généraux, l'Académie, les Facultés, des fonc-
tionnaires, l'armée, et surtout des mères attirées par l'amertume des
souvenirs. La cérémonie, commencée dans l'église, s'est terminée
dans la cour d'honneur ; là, M. Delocre, ingénieur des ponts et
chaussées, a fait un discours touchant, suivi de vers vivement
applaudis de notre Tyrtée si aimé, M- Victor de Laprade. M. Dareste.
recteur de l'Académie, a pris la parole après notre cher poète, et ses
accents autorisés ont à leur tour soulevé l'émotion et les bravos.
    Puis, pour terminer, après ces grands orateurs, s'est présenté un
jeune homme de seize ans, élève de mathématiques spéciales, qui,
hardiment, a osé dire des vers après le maître, et, voyez la chance ;
comme Bayard, à peine hors de page, luttant contre les meilleures
lances du pays et se faisant un nom avant d'avoir barbe, au menton,
M. Victor Boy a conquis des applaudissements universels et s'est fait
sacrer poète avant d'avoir quitté les bancs de l'école.
   On a surtout acclamé les vers adressés à M. Victor de Laprade :
             Toi qui ce mouvras point, prince de l'harmonie,
             0 poète, ô Tyrlée aux stoïques accents,
             Dont le cœur est plus haut encor que le génie,
             Tes vers dans nos esprits seront toujours récents-
             Recueille nos serments, notre main dans la tienne.
             Au péril, sans trembler, nous jurons de courir;