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                    NOTRE-DAME-DE-LYON                  397

était, depuis les tours delà porte jusqu'à la dernière culée
du côté de la GuiUotière, de 270 toises de Paris, soit
526 m. 50 c. sur une largeur constante de 23 pieds, soit
de 7 ra.866 c. Aujourd'hui, par suite de la construction
des quais du Rhône, sa longueur n'est plus que de 275 m.
   Il convient peut-être, en terminant ce chapitre, de
fournir une réponse à cette question, qui se présente tout
naturellement à l'esprit : Pourquoi cette œuvre, qui serait
un jeu pour nos ingénieurs, a-t-elle coûté six siècles
d'efforts et de sommes énormes ? Nulle part je ne trouve
une explication autorisée. Je vais donc essayer, sous
toutes réserves et dans l'espoir d'attirer sur ce point
l'attention des hommes compétents, d'exposer aussi briè-
vement que possible quel est mon sentiment :
   C'est une cause toute autre, je crois, que « l'âpreté
« des eaux », leur poids ou leurs caprices, comme le
disaient les architectes du moyen-âge, qui causaient les
chutes si souvent répétées des arches du pont, car les
éléments n'ont pas de caprices ; ils obéissent passivement
à des lois mathématiques dictées par la nature et que la
science ne peut troubler en vain. Le Rhône, coulant à
Lyon sur une couche de gravier d'une grande puissance,
dut, lorsqu'il fut restreint en son cours par des énormes
piles de 8, 10 et 12 mètres d'épaisseur, changer de ré-
gime, afin de trouver une compensation pour le débit de
son volume, soit dans le déplacement et la profondeur
de son lit, soit dans la vitesse de son courant. D'abord,
emmagasinant en quelque sorte ses eaux, il tenta, à
diverses reprises, de se frayer un passage à travers les
plaines de Béchevelin, en se jetant vers le Dauphiné ;
puis, contraint par les travaux d'art, lés digues appelées
Pessières, de refluer vers la ville, il se précipita impé-
tueux sous les arches du pont, s'efforçant de recouvrer