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314                    NOTRE-DAME-DE-LYON

 1335 : « Constructio arcus dimiclii (1), » et explique la
croyance, qui avait cours au dernier siècle, que le pont
de la Guillotière avait d'abord été édifié trop étroit, et
qu'on en doubla la largeur par l'adjonction d'un second
pont soudé au premier par des chaînages en fer (2).
Cette croyance était motivée par la différence que l'on
pouvait constater dans le niveau et quelquefois les ma-
tériaux des deux parties d'amont et d'aval de la même
arche, par la fissure qui s'était produite sur toute la
ligne de jonction des maçonneries, à raison de l'inégalité
de siccité, de retrait, de contraction et de tassement
des deux masses, et, enfin, par les barres de fer t r a n s -
versales munies de clés à leurs extrémités, que l'on crut
devoir appliquer, en 1491 (3), sur l'extrados des voûtes,
pour prévenir l'écartement exagéré de ces fissures.
   Dès 1190, au moins, c'est-à-dire huit ans à peine après
la concession de l'emplacement, la presqu'île lyonnaise
était unie au Dauphiné par un pont alors très-proba-
blement tout en bois. Ce pont, fortement ébranlé par le
passage des troupes de Philippe-Auguste et de Richard.
Cœur-de-Lion, qui l'avaient franchi, se rendant de Vé-
zelay à la Croisade, s'écroula sous le poids de leur suite,


   (1) Arch. départem. du Rhône, Arm. Aaron, vol. 16, n° 10; •     —
Cartul. d'Etienne de Villeneuve, fol. 81, n°89.
   (2) V. Expilly. Dict. de la France, t. IV, p. 284.
   (3) Les comptes de la ville portent qu'à la date du 31 décembre
1491, paiement de H5 livres 4 sous tournois fut fait à Etienne Lau-
rencin « pour soixante unze quintaulx et dix-neuf livres de fer, du
fer batu aux martinets d'Alaval en Dauphiné, en cent quatorze piesses
de fer, pour faire barres traversans aucuns des harcs du pont (du
Rhône), qui se sont ouverlz, afin de les garder de plus ovrir, com-
prins la voyturo et péages dudit fer jusques à la maison appelée la
Chartrosse. » (Arch. municipales, CC. 508.;