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LES COLINETTES (SUITE*) Les voyages que Cretenet fut obligé de faire à Roanne pour la véture (1) de ces deux novices le firent connaître dans ce monastère de Sainte-Elisabeth : la mère Marie-, Françoise Debussière et la mère Magdeleine, vicaire, conçurent tant d'estime pour sa vertu qu'elles ne faisaient rien de considérable que par ses avis. La mère Marie- Françoise, ayant achevé ses trois années de supériorité, se retira dans le monastère de Bellecour à Lyon. Le 2 juillet 1659, Cretenet alla à ce couvent de Bellecour, et annonça à la mère Debussière que sa fille et sa compagne sortiraient bientôt de leur couvent, qui avait eu à subir toutes sortes de contrariétés ; ce qui l'engagea à fonder un nouveau monastère de Sainte-Elisabeth, et la connais- sance du marquis de Coligny fit enfin réussir son projet. « Le marquis de Coligny était encore bien éloigné de « la sainteté de vie que Dieu demandait de lui, pour être « un jour un modèle de perfection. Le point d'honneur, la « magnificence du train, la multitude des domestiques, la « somptuosité de la table, le grand nombre de visites inu- « tiles, où les maximes du monde engagent ordinairement « les personnes de condition, étaient autant de chaînes qui « l'attachaient encore au monde, et l'empêchaient de « courir avec liberté où Dieu l'appelait. Pour rompre tous « ces liens, Dieu se servit de la mission que les mission- (*) Voir la précédente livraison. (1) Véture, cérémonie qui se fait dans les couvents, en donnant l'iiabit à un religieux ou à une religieuic.