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                   CHRONIQUE LOCALE

   Ont-ils assez sautillé dans leurs cages et appelé la clé des champs,
nos petits oiseaux, qui depuis un mois comptaient les heures et les
instants et qui ont pris avec tant de bonheur leur volée vers tous les
points de l'horizon? Enfin, les portes se sont ouvertes, et les voilà
partis. Regardez, la cage est vide, plus personne, et ils en ont ainsi
pour deux mois. Ne craignez pas que quelques-uns d'entre eux
demandent à rentrer avant le temps voulu.
   Beaucoup, même, ne rentreront jamais. Après quelques jours
d'ébats, de liberté et de plaisir, il faudra quitter le nid paternel et
aller, peut-être au loin, picorer une graine qui sera quelquefois bien
amère. Plus d'un, de ceux qui s'envolenl le cœur si léger, las des
ronces, des sables et des rochers, regrettera les années de claustration,
la vie commune et ce temps où on était si malheureux. Ah ! si on
pouvait revenir à la jeunesse !
   Mais le temps est sourd et quand on s'est élancé, on ne revient
jamais en arrière.
   Les Chartreux sont partis le 31 juillet, les Minimes le 2 août ; le
Lycée a mis deux jours pour prendre son essor. Le 6 et le 7, on a
reçu les palmes et les couronnes sous les yeux graves et sévères du
père Ménestrier et, le cœur battant de joie, après le discours d'usage,
on s'est précipité vers l'avenir, vers l'inconnu.
   Le 6, la cérémonie était présidée par M. le Recteur, le 7, par
M. le Préfet du Rhône.
   — On a remarqué ce mois une solennité artistique d'un nouveau
 genre : l'exposition des concours de l'école des beaux-arts et des cours
annexes. Plus de cinq cents peintures, dessins ou sculptures ont été
exposés dans la salle des études et dans la galerie des peintres lyon-
 nais, au Palais-des-Arts, disposée en salle d'exposition.
   On peut affirmer sans hésitation, en présence de ces intéressants
travaux, dont un grand nombre peut être considéré comme de vérita-
bles œuvres d'art, que notre ville n'est pas encore disposée à perdre
son sceptre artistique et industriel.
   On ne se doutait guère, jusqu'à présent, que plus de cinq cents
jeunes gens, adultes, hommes, demoiselles ou dames, se livraient,
chaque année, à l'étude du dessin et des beaux-arts dans nos écoles
nationales et municipales. Il naîtra certainement de cette exposition
une noble émulation entre ces écoles, et elles nous fourniront, l'an-
née prochaine, des résultats plus complets.
   — L'Académie de Lyon, sous la présidence de M. Sauzet, a tenu
sa séance publique mardi, 3 août, dans le local accoutumé.
   M. Reignier, une de nos illustrations, peintre comme Saint-Jean,
Genod ou Trimolet, a pris comme eux la plume qu'il a tenue, comme
eux, aussi ferme qu'un pinceau. Il a présenté son rapport sur le prix
Dupasquier.
   M. l'abbé Neyrat a prononcé son discours de réception sur le plain-
chant.
   M. Ferraz a décrit un philosophe, que dis-je? un spéculatif au
xix" siècle.
   Enfin M. Morin-Pons nous a entretenu de la fille de Bayard.
   — Et voici un singulier volume ! Nous avons reçu l'Histoire de
l'Aubespin-en-Jaret (Fores), aujourd'hui paroisse de l'Aubépin, dio-
cèse de Lyon, par le docteur Minjollat de la Porte, blasons gravés par