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184 LE QUARTIER DES GRANDS-CAPUCINS. bordent le coteau, au-dessous de la maison Pilata, une ruelle excessivement étroite, à laquelle on avait donné autrefois le nom de Matafelon (1), inscrit sur un plan de 1777, dressé à l'occasion d'un procès. J'arrive à l'angle de la montée Saint-Barthélémy, et la mai- son assez vaste qui occupe cet angle est connue sous te nom d'hôtel ou château de Milan. Je ne pourrais pas dire d'une ma- nière absolue d'où lui venait ce nom ; cependant on pourrait en trouver l'explication dans le grand nombre de Milanais qui ha- bitaient ce quartier et contribuèrent, ainsi que je l'ai dit, à l'é- tablissement des Grands-Capucins. P. Marlin, dans sa description des anciennes maisons de Lyon, cite un titre de 1620, dans lequel il est fait mention d'un partage de cet hôtel entre Guillaume et François Gelas, héri- tiers de Claude Gelas, leur père. En effet, au début de la ruelle de Matafelon, on voit les armes des Gelas, famille du Forez, en- castrées dans la muraille : Un pal chargé de trois croizettes et accosté de deux lions (2). Un Claude Gelas fut échevin en 1552, et son fils Guillaume épousa une Jeanne de Villars (3). (Morel famille de cette veuve ; cependant ce fut un P. Jésuite, de La Rue, qui prononça l'oraison funèbre de Bpssuet dans la cathédrale de Mcaux le 23 juillet 1704. (Mém. pour l'hist. des sciences. Trévoux, 1704.) (1) Je trouve ce mot écrit de diverses manières : Montafalon, Montafu- lon, Montafelon et Matafelon. (2) Archives départementales, par M. Gauthier, 1640-1694, série E, n° 1014. « Acceptation sous bénéfice d'inventaire, de l'hoirie de Guil- ,s laume Gelas par Jacques, son fils, bourgeois de Lyon. — Proeès-verba « d'inventaire des meubles, effets et papiers de feu Guillaume Gelas, fait à « la requête de Jacques, son fils, lieutenant au grenier à ' sel de Condrieu « et Saint-Chamond, par Jean Charasson, enquêteur et commissaire exa- « minateur en la sénéchaussée de Lyon. — Sentence de la sénéchaussée, « décernant la tutelle des enfants de Guillaume Gelas, capilaine des ca- « nons de l'artillerie de France, à Jeanne Brcvillier, leur mère. » (3) La famille de Villars, voisine de celle des Gelas, habitait la maison placée au sommet de la montée des Cliazcaux — autrefois du Tire-Cul — à l'angle du nord-est. Cette maison fut ensuite cédée, en 1707, par les Villars aux religieuses de la Providence, qui recevaient dans leur couvent