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382 HÔPITAL DE LA QUARANTAINE. délivrée , sa population singulièrement réduite . Dans quelle proportion ? rien ne le fait connaître (1). Ces calamités suspendaient à peine la lutte des partis qui recommençait, le danger passé, avec aoharnement. La majorité des habitants tenait pour la ligue, et, du- rant la longue période des troubles religieux, les expul- sions d'habitants, pour cause d'hérésie, ne furentpas rares. Nous n'en citerons qu'un exemple : « Le vendredy 25 octobre 1590 a aussy esté re- monstré, par le dict sieur de Lapraye, aux dicts sieurs eschevins, que le médecin qui est en ceste ville, demande quelque pension pour son entretien, à quoy a esté résollu qu\l sortira de la dicte ville pour estre soubsonné héré- tique. » On peut s'étonner d'un pareil arbitraire et de voir, presque au lendemain d'une longue et cruelle épidémie, l'unique médecin de la ville chassé sur le simple soupçon d'hostilité au parti dominant. Pour comprendre cette mesure, il faut savoir que les Réformés de Villefranche étaient considérés comme tra- mant sans cesse contre la sûreté de la commune avec ceux du dehors. Cette inquiétude reparaît fréquemment dans les délibérations du corps de ville. Deux mois après cette exécution, le 23 décembre, les échevins renouvellent le serment à la Saincte Union entre les mains du duc de Nemours. V. Peste et disette de 1596. Villefranche devait revoir encore une fois la peste avant la fin du siècle, mais le fléau paraît n'avoir fait cette (1) La peste régna également dan; le Vélay durant toute cette période où elle est signalée par les historiens du pays, Médicis et Bure), sous les noms de fiivre cauaionne, de Malezœut. (Mémoire du D r Vissaguet).