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HÔPITAL DE LA QUARANTAINE. 347
Ces ordonnances renouvelées sans cesse contre les pour-
ceaux , témoignent de la mauvaise grâce des habitants Ã
les exécuter. On ne peut pas attribuer cette résistance seu-
lement à leur incurie. Dans ces temps de trouble, les bes-
tiaux , laissés hors dés murs , couraient grand risque
d'être enlevés par les maraudeurs; et le soubson des gen-
darmes que l'on creint s'acheminer dans ces quartiers,
donnait à penser aux propriétaires et les rendait rétifs.
A l'approche de l'été, lès alarmes et les précautions ne
ralentissent pas.
Dans l'assemblée du 19 mai 1585, les échevins pro-
posent : « de continuer, pour raison de la garde des portes
de la dicte ville, Ã cause de la contagion qui est pour le
présent aux villages circonvoisins de la dicte ville. »
Le reste de l'année s'écoule sans, que la peste paraisse
avoir fait sa rentrée, et enfin la ville respire. Ce ne fut pas
pour longtemps.
L'année suivante, à la fin de l'hiver, l'implacable fléau
reparaît avec plus de violence que jamais, et cette fois
accompagné de la famine.
La peste reparaît en même temps à Lyon • où elle se
montre avec des allures capricieuses familières à toutes
les grandes épidémies, mais qui n'avaient pas encore été
signalées dans ses précédentes invasions.
« Le plus grand progrès qu'elle fit pour lors, ce fut es
couvents des Cordeliers, de Saint-Bonaventure et en celuy
des Célestins où ne demeura quasi personne. Mais au
surplus de la ville,, elle ne fut pas trop véhémente ni trop
contagieuse (1). »
SUe ne montra pas cette clémence à Villefranche, et le
danger paraît avoir été plus terrible qu'il ne le fut jamais.
Mais, en même temps, l'activité et le dévouement des ci-
toyens se haussent à la grandeur du péril.
Le dimanche, septième jour de mars 1586, M. de La Va-
(1) Claude de Rubys.