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VOIES ROMAINES DE LUGDUNUM. 327 qu'elle y aurait rencontrées, aurait eu le grave inconvé- nient de s'écarter considérablement de la ligne droite. Bergier (L. 1 er c. 29), l'a entendu comme nous, et il traduit Gemenos montes par montagnes d'Auvergne. Il faut donc admettre que cette route devait suivre, à peu de chose près, la direction de celle de Lyon à Bordeaux par l'Auvergne. Elle devait sortir de Lugdunum.par les hauteurs de Saint-Irénée et de Saint-Just, où l'on a découvert tant de tombeaux romains. Sidoine Apollinaire (Epist XII, L. 3) raconte qu'en se rendant à Clermont (pergens urbem ad Avemam) il vit du haut d'une colline des malfaiteurs qui détruisaient le tombeau de son aïeul Apollinaire, préfet des Gaules. Il résulte de l'ensemble de la lettre que cette scène se passait aux portes de Lugdunum (1). Nous ignorons si cette voie romaine traversait les mon- tagnes d'Iseron, route la plus directe, ou si elle passait par l'Arbresle, en remontant la vallée de la Brevenne (2). Mais (1) Voir la noie du P. Sirmond sur cette lettre. (2) La direction de cette route par Iseron semble avoir été adoptée par la Commission de la topographie des Gaules qui propose Ducruc, comme station intermédiaire entre Lyon et Feurs (V. les Voies romaines en Gaule, par Alex. Bertrand, p . 20 ). Mais la route d'Iseron et de Duerne n'a été ouverte qu'au siècle dernier. De plus, un examen attentif, fait sur les lieux mêmes, indique que l'ancienne route d'Aquitaine suivait le tracé suivant: De la porte de Saint-Irénée elle se dirigeait vers le pont d'Alaïs et Grézieu laVarenne, d'où elle gagnait Saint-Bonnet-le-Froid, où nous voyons passer, au vm« siècle, le cortège qui transportait de Lyon à Clermont les reliques de saint Bonnet, évêque de cette dernière ville. Elle traversait ensuite le village de Courzieu, au-dessous duquel an remarquait encore, il y a quel- ques années, un pont antique fort étroit jeté sur le ruisseau. De là elle se dirigeait vers la Brevenne, qu'elle traversait au hameau de la Giroudière, situé à deux kilomètres de Brussieux. Enfin, au-delà de ce point, elle pas- sait successivement à la Bourdelière, près de Saint-Laurent-de-Chamousset et à Saint-Clément-des-Places , d'où elle gagnait Feurspar Saint-Martin- Lestra et Saint-Barthélemy-l'Estra. Montaigne nous apprend qu'il suivit cette route à son retour d'Italie : « Le mercredi 15 de novembre 1581, je