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LES BEAUX-ARTS A 1Y0N. 95 dans les épisodes de sa vie agitée'de 1789 à 1800. Nous le retrouvons membre de l'Athénée de Lyon qui vient d'être reconstituée, membre correspondant de l'Institut, et, en 1807, professeur de sculpture à l'Ecole spéciale de dessin ; sa réputation est faite, il est choyé, il est honoré. Les bustes du général Desaix, de Mesdames Récamier et Verninac, de Napoléon, de l'impératrice Joséphine, d'Eugène Beauharnais, de la princesse de Lucques, le mettent au premier rang- des portraitistes ; il se distingue par la délicatesse du ciseau, la hardiesse d'exécution et la pureté de goût. Le dernier buste qu'il ait fait à Lyon est celui du comte de Bondy. Une gracieuse allégorie, l'Amour sur les flots, exposée en 1802, Niobé frappée par Apollon, Phryné sortant du bain, statue exposée en 1810, le Carabinier (1 ) exposé en 1811 et la statue du général Cervoni, dont le modèle en plâtre fut exposé en 1812 (2), attestent la facilité, l'habileté de ciseau, la poétique ima- gination de notre sculpteur. Chinard, incarcéré en 1793, eut l'idée de sculpter en prison une statuette représentant la Justice près de la- quelle se réfugie uue colombe qui traîne un lien brisé, et de faire placer cette œuvre, rapidement modelée, sur le bureau de ses jug*es : le Tribunal révolutionnaire se laissa émouvoir, et donna la liberté au sculpteur. Le Musée de Lyon possède le groupe en terre-cuite de Persee et Andromède, le groupe de l'enlèvement de D é - janire, la statuette de Chinard par lui-même; dans la salle de la Bibliothèque est un bas-relief fait en 1808 (3) (1) Cette statue orne l'arc-de-triomphe de la place du Carrousel, à Paris. (2) Cette statue était destinée au pont de la Concorde. (3) C'est un projet de décoration pour un arc-de-lriomphe que la ville de Bordeaux avait élevé à Napoléon.