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74                       BIBLIOGRAPHIE.
         Pour nous, gais laboureurs, enivrés de lumière,
       Fouillant à ciel ouvert nos champs avec amour,
       Servons d'écho joyeux à la nature entière,
       Et chantons le soleil, dieu bienfaisant du jour.

  Je termine par quelques extraits de deux pièces qui
ont, je l'avoue, toute ma sympathie, la Gère et la Robe
de velours.
  La Gère est une petite rivière naissant tout près de
Vienne, et qui, dans la dernière partie de son cours, est
largement utilisée par les industrie locales. Voici com-
ment M. Léo Genin nous raconte et ses égarements et
sa punition.
           Cédant à l'ardeur juvénile,
         Plus encore à l'esprit du temps,
         Trop tôt, pour aborder la ville,
         La Gère abandonne les champs ;
         Car elle échange, la pauvrette,
         Sa course libre et guillerette,
         A l'ombre des hauts peupliers,
         Contre le collier de misère
         Qui la retiendra prisonnière
         A la merci des usiniers.
           Dès lors plus de répit pour elle,
         Mais le heurt, le choc, les ressauts ;
         Son geôlier brutal la morcelle,
         L'entrave dans mille canaux.
         Là-bas, confiante et timide,
         Elle epandait son flot limpide
         Sur la verdure ou les cailloux ;
         Ici, captive et frémissante,
         On voit l'esclave rugissante
         Blanchir d'écume ses verrou*.
             Vain désespoir, rage inutile,
          Il lui faudra, soir et matin,
          Pour nourrir et vêlir la ville,
          Tourner la meule du moulin,
          Extraire du grain la farine,