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40 ARABES ET KABYLES. vier long à venir,et qui attache au sol celui quil'aplanté(l). Sn somme, la prédilection des Israélites pour la vie pastorale se résume dans l'histoire primitive de Caïn et d'Abel, les deux fils d'Adam ; Abel, le berger, joue , dans la tradition juive, le rôle intéressant : il est à la fois le préféré de Dieu et la victime de son frère. Je ne sais si l'on a jamais entrepris de plaider, en faveur de Caïn, les circonstances atténuantes,'mais la chose serait aisée. D'abord la colère de Caïn vient du dédain avec le- quel Dieu regarde ses offrandes ; le dieu des Juifs n'aime pas les produits agricoles. Et puis il est bien probable que les troupeaux d'Abel ont vécu un peu aux| dépens des moissons de Caïn ; or le rude travailleur de terre ne put supporter sans indignation le mépris et les déprédations du pasteur. Il tue son frère. Pourtant après ce crime, Dieu ne veut pas que Caïn soit tué, sa mort même doit être vengée sept fois. Hommage tardif rendu à l'agriculteur. Nous allons maintenant examiner les cultivateurs et les pasteurs de l'Afrique septentrionale, et constamment nous retrouverons l'histoire de Caïn et d'Abel; constamment nous retrouverons le pasteur dédaigneux et voleur, et le cultivateur révolté sans'pitié. Je passe rapidement sur les luttes des Egyptiens, forcés à l'agriculture par les inondations fécondantes du Nil, et des Hyksos, pasteurs envahissants du désert; luttes dont on trouve les traces dans la légende de Typhon, le sable vaincu par Horus, vengeur de son père, le Nil. On sait que les Hyksos firent la conquête de la basse Egypte et de- vinrent agriculteurs pour un temps ; mais leur pouvoir con- testé eut besoin, pour se maintenir,|de toute la finesse et de toute, l'intelligence de Joseph, le jeune hébreu qui trouva moyen de faire céder par les Egyptiens récalcitrants, non- seulement leurs bestiaux, leurs richesses et leurs trésors, (1) Lévitique, chap. u, v-1.