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16 LE TABLEAU DU PÉRUGIN AU MUSÉE DE LYON.
nait libéralement à Lyon, et les ordres qui avaient été
envoyés aux détenteurs, de les rendre, les faisaient réunir
tout naturellement au tableau de Lyon qui nous a p p a r -
tenait dès-lors de la manière la plus légitime , dans ses
moindes parties.
Malheureusement, il n'en fut rien. Le directeur négli-
gea cette juste réclamation, et les détenteurs des parties
enlevées, sachant que le Pape avait donné le tableau Ã
Lyon, profitant du silence du directeur et ne recevant plus
de réclamation, les gardèrent, d'autant plus indûment,
que le Gouvernement leur donnait l'exemple en rendant
lui-même les peintures de Saints qui avaient formé l'en-
tourage du tableau.
Par cet oubli, ou cette négligence, notre tableau du
Pérugin resta ainsi incomplet.
En 4845, cette œuvre qui avait été dans l'église de
Pérouse, sans soins, s'était détériorée, les panneaux se dis-
joignaient, se voilaient, une restauration assez considérable
devenait nécessaire. On pensa à le transporter sur toile.
"Ce fut une faute. Les panneaux pouvaient être redressés
par le moyen en usage pour cette opération, et l'œuvre du
Pérugin aurait conservé la couleur dorée que le temps y
avait déposée. Une Commission fut nommée pour cet
examen, mais comme personne, dans cette Commission,
n'avait des connaissances spéciales dans la réparation des
tableaux, ni dans la chimie de la peinture, il ne fut pas dif-
ficile de leur faire adopter la résolution du transport sur
toile.
A cette époque, nous offrîmes à l'Administration de prou-
ver, en présence de la Commission et du Conseil muni-
cipal, que la mesure était inutile, dangereuse, qu'elle sor-
tirait à ce tableau sa. patine ancienne, que c'était courir le
nsque d'occasionner de nombreux repeints, enfin, qu'il