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UN AMOUR MALHEUREUX. 313
Mon frère ! pardonnez à ceux dont la tendresse
Nous a tant fait de mal en nous donnant le jour.
Je vous avais voué le plus fidèle amour ;
Sur le bord de la tombe il n'est plus temps de feindre ;
Vous qui me survivez, je suis la moins à plaindre.
RAIMOND.
Relève ton front pur, Berthe, relève- toi.
Qui me dit que ta main n'est pas digne de moi?
Malgré d'affreux discours, le doute me dévore ;
Vis pour m'aimer...
L'ERMITE.
Assez ! voyez ! il doute encore...
Sa m è r e . . . écoute...
RAIMOND.
Eh ! bien ?
L'ERMITE.
M'a tout dit en mourant.
Des cavaliers là bas viennent comme le vent...
SCÈNE V
BERTHE., RAIMOND, L'ERMITE, LE BARON, MAUBOIS, RICHARD,
domestiques du baron.
LE BARON.
Ma fille, mon enfant, réveille-toi !
BERTHE.
Ma mère !
LE BARON,
C'est ta sœur, malheureux !
RAIMOND.
Moi, je n'ai plus de père,
Toi, plus d'enfants; gémis, je pars,
LE BARON.
. 0 malheureux!