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BIBLIOGRAPHIE. 483 dont le petit fief devint le château dominant le pays ; les recherches les plus intéressantes sont consignées soigneu- sement sur leur commencement, leurs alliances , leur manoir. A cette époque, l'histoire du Roannais s'illumine du drame de Jacques Cœur, le malheureux et légendaire trésorier de Charles VII, dont les populations n'ont pas perdu le souvenir. La famille Gouffier, qui acquit la seigneurie confisquée, est tellement célèbre dans les annales des arts et de la cour des rois de France, elle a tant donné d'officiers de la couronne, que leur histoire absorbe celle du Roannais. On voit combien ils appréciaient leur seigneurie et avec quel soin ils profitaient de leur position de favoris pour l'agrandir en terres et surtout en dignités. Le titre de duché-pairie flattait leur orgueil; ils y sacri- fièrent les châtellenies qui faisaient vivre les petites villes voisines. Le Roannais fut de nouveau à moitié démembré du Forez, et Roanne, le bourg muré du moyen âge. rede- venait cité importante. Nous ne suivrons pas l'auteur dans tous les développe- ments, peut-être trop longs, qu'il donne à la biographie de ces seigneurs, à la faveur des ducs de Roannais, des La- feuillade, bien que la lecture en soit attrayante , souvent, relevée d'anecdotes, de faits curieux, et enrichie de notes nombreuses. La vie du peuple et de la province y disparaît trop. Une liste chronologique des seigneurs termine cette partie. Mais un appendice fort bien résumé traite des guerres de religion dans le Roannais. Les guerres de la Ligue y offrent aussi des pages bien remplies. Enfin la troisième partie mérite toute l'attention des lec- teurs, au moment où la question des municipalités ou plutôt des institutions municipales est devenue une des plus nécessaires et des plus débattues de notre époque. M.Coste développe l'origine de ces institutions; il trouve la substitution des peines pécuniaires aux peines corporelles comme un caractère général des chartes de liberté, et il en découvre l'esprit primitif, soit dans les souvenirs d'un municipe romain de l'antique Rodumna , soit dans les instituts de la corporation des marchands sur Loire, héri- tiers des nautes ségusiaves ; sous le nom de gouverneurs, prud'hommes ou consuls, les magistrats municipaux, pro- cureurs ou syndics, apparaissent psu à peu dans l'histoire de nos petites villes. Une liste des échevins et consuls de la ville de Roanne clôt le volume. La nouveauté de ce cha- pitre, l'intérêt qui se rattache au commencement de la vie municipale couronnent dignement cet ouvrage spécial sur l'histoire de notre contrée. S'il nous reste un regret à exprimer, c'est que, par suite des malheureuses circonstances de cette année, et de la