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LES CHASSEURS DE RENNES. 267 « plus longtemps l'impatience des émigrants ; ce soir, on « donne l'assaut, et vraisemblablement toute la vermine « qui grouille lâ-haut sera jetée par dessus le Rocher. a A bientôt donc et tout à vous « Dr OGIER. « P. S. — Surtout, ne nous amenez pas votre sauva- « gesse. Il y a ici une demi-douzaine de sultanes qui lui « arracheraient les yeux. » Je restai stupéfait ! La lettre du docteur n'était qu'une excitation à la dé- sertion et un encouragement à la trahison. — Voilà donc, m'écriai-je, le dernier mot de cet esprit pratique dont il est si fier et de son expérience couronnée de cheveux blancs ! L'hospitalité n'est pour lui qu'un vain mot et un sen- timent puéril ! Il met à la place de tout ce qui fait battre le cœur, des théories bâties sur des hypothèses ! 0 misérable science et plus misérables savants ! Que m'importe que cet érudit doublé d'un célibataire ait raison ou non et qu'il honore d'un culte l'AVENIR, son idole ! Ma patrie, à moi, c'est ce Rocher où l'honneur m'enchaîne, et mon idole n'est point comme la sienne, un mot en six lettres, mais une charmante fille que j'aîme, qui vit et qui sent avec ardeur, pour qui je suis prêt enfin à faire s'il le faut le sacrifice de mon existence ! Ce disant, je lançai dans l'espace, omoplate par omo- plate, la lettre du vénérable docteur et j'attendis les évé- nements. I-ka-eh me regardait avec inquiétude, sans oser me questionner. Elle pressentait peut-être les graves réso- lutions que j'agitais en moi et les dangers qui s'amas-