page suivante »
198 LA VALBONE. Un événement imprévu allait changer la face des choses. Tant que le combat fut égal, Lcetus, qui en considé- rait les péripéties (G), demeura immobile,-dans l'espoir que ses deux compétiteurs étant morts, les soldats des deux partis se réuniraient pour lui offrir l'empire; mais, sur le bruit (1) que Sévère l'emportait, Lœtus vint à son aide et décida la victoire par son intervention énergique et valeureuse. Dans cette nouvelle lutte, les troupes d'Albin eurent beaucoup à souffrir ; il en demeura une telle quantité sur le lieu du combat que les vainqueurs ne purent rete- nir leurs lamentations en voyant la plaine couverte de tant de cadavres d'hommes et de chevaux et d'une si grande accumulation d'armes abandonnées ; le sang y fut tristement répandu, en une telle abondance, qu'il coula dans les rivières : Kcu TO «i(/a ?ro).u eppwn, «ors itou st; TOUÇ jrora/xouc uauaeLv, dit le texte grec. (G) Lœtus quidem quamdiù pugna œqualis fuerat, otiosus speetaverat certainen, sperans utrumqne periturum, sbique re- liquos utrinque milites impenum d»luros. Sed posteaquam Sevc- rum jam stiperiorcm esse cognovit, tandem operani suam so- ciam conlulit, alque ità Sevcrus Victoria potilusest. Iiihoc prselio vires Romannriim v-Adè attritae mnt, quod uliimq'ie innumera- bilescecidcrint ità ut victores magna PX p^rtc hnne calamitatem lamcntarentur, dùm ca.-npum totum liommibus equisque mrtrluis plénum vidèrent. Pars et jam mullû jacebat vulneribus concisa, mactatorum in tar, multi, nullis aeceplis vulneribu=, acervo cœterorum cadaverum obruti erant, tanta que erat copia effusi sanguinis ut in fluvios incideret. (1) Hérodien prétend que Lœtus ne se rendit sur le champ de ba- taille que sur la nouvelle de la mort de Sévère.