page suivante »
LA. VALBONE 487 qui avoisine Montluel, on n'y trouve qu'une argile à peine recouverte d'humus; à quelque distance, sous une couche végétale de quinze à vingt centimètres, semée de petites pierres, on ne rencontre plus qu'un lit profond de galets plats et calcaires, entremêlés d é t e r r e rougeâ- tre. Cette accumulation de cailloux arrondis, de pierres roulées, ne peut s'expliquer que par un dépôt des eaux, et paraît remonter à une époque fort reculée, qu'il faut fixer à la période diluvienne ou attribuer au retirement successif, vers le sud-est, du lit de la rivière d'Ain j u s - qu'au point où, tributaire (1) du Rhône, elle roule ac- tuellement ses eaux tourmentées, Cette plaine sèche et aride n'a pu jusqu'à nos jours of- frir qu'un maigre pâturage: « On y voit errer de temps en temps, dit la Statistique de 1808 (2), quelques trou- peaux de moutons qui ont peine à y trouver leur nourri- ture. » Nicolas Aubry, ingénieur en chef des ponts et chaus- sées des provinces de Bresse et Bugey (3) avait démontré, dans un très-savant mémoire, que les quatre rivières de Toison, de Longevent, de Dagneux et de Montluel pro- duisaient, au temps des plus basses eaux, 952 pouces d'eau par seconde, lesquels, multipliés par 10 pouces de vitesse, donnaient par jour 2,203 toises cubes 2/3 ; ces eaux étaient produites par l'égoût de 150 étangs. Calcu- lant ensuite l'étendue et l'évaporation de ces mêmes étangs, et par conséquent la quantité d'eau qu'ils re- (1) In Rhodanum labitur Idanus, non minorem aquae secum trahens copiam quam rapidus ille fluvius facit- — Papire Masson. Flumina Galliœ. (2) Statistique générale de la France. — Département de l'Ain, Paris, 1808, p . 453. (3) M. à Fontainebleau en 1799: il habitait Bourg.