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84                             POÉSIE.

      Car je n'ai jamais vu de visage pareil,
      Et nous n'avons personne au fond de la province...
      — Assez ! Clotiïde, assez !... ô mon Dieu quel réveil !...
      Tu dis... ce visiteur?...
                                 —Dois-je enfin l'introduire ?
      — Fais entrer!...

               Vous ici!...
                                — Chère Hélène, c'est moi !
      J'ai voulu, près de vous, j'ai voulu voir reluire
      Une sainte espérance ! Oh ! dites-moi pourquoi,
      Mon amour craint, hélas ! que jamais dans ma vie,
      Je n'aie un jour le doux bonheur de posséder
     Celle dont la tendresse est toute mon envie?...
     J'ai quitté la prison, je viens vous demander
     Si le Dieu des chrétiens doit être votre maître,
     S'il veut, jusqu'à la mort, me ravir tout espoir ?
     — Prince, n'avez-vous pas appris à me connaître?
     Sans crainte, sans détour, n'ai-je pas laissé voir
     Que mon cœur était pris, mais que j'étais chrétienne?
     L'aveu de mon amour empêche-t-il ma foi ?
     Non, ne comptez jamais que je vous appartienne,
     Si vous ne voulez pas vous courber sous ma loi !
     Ah ! pour vous j'ai versé bien des larmes amères !
     L'honneur me le commande, et dussé-je en mourir,
     Je ne reconnaîtrai que le Diea de mes pères!...
     Ua cœur de femme, allez! sait aimer et souffrir!

     — 0 lis du Dauphiaé ! vous me déchirez l'âme !
     Est-ce ainsi, quand j'accours de ce Rochechinard,
     Où je rêve toujours de vos beaux yeux, madame,
     Où je languis sans trêve, où j'aime sans retard,
     Que vous récompensez mon ardeur et mon zèle?..
     Sultane, vous savez que mon cœur est à vous,
     Comme jesais aussi que vous êtes trop belle !•...
     Je comprends... votre Dieu serait-t-il doncjaloux?...