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                  LES CHASSEURS DE RENNES.              39

     — Ne me parlez pas de cette sotte créature ! La faveur
  d'une femme est cent fois plus redoutable que la haine
  d'un homme.
    — Docteur 1 docteur ! Vous parlez comme un céliba-
 taire endurci que vous êtes !
    — Oui, certainement, et J3 m'en vante. Je suis né et
je mourrai célibataire! On voit bien que vous n'avez pas
 passé votre vie à scruter comme moi le mystérieux pro-
 blème de la femme.
    — Cela est vrai. Mais au moins en avez-vous trouvé
 la solution ?
    — Cette solution, mon jeune ami, est écrite, pour qui
 sait lire, en caractères lumineux sur le crâne et le sque-
lette du sexe qu'on appelle avec raison le sexe faible. La
femme est au physique comme au moral un être impar-
fait, infirme, mal équilibré, frappé d'un arrêt de déve-
loppement. Elle porte les traces palpables, incontestables
d'une infériorité native. La science le démontre. Un
crâne de femme est plus près, à égalité de race, d'un
crâne de chimpanzé qu'un crâne d'homme. Au moral, elle
est la source de toutes les erreurs, de tous les préjugés
qui obscurcissent la conscience universelle, et porte en
elle le principe dissolvant et destructeur de toute raison
qu'on appelle sentiment. La femme qui pense est un cas
tératologique, une monstruosité. Dans l'état normal, elle
n'a que des sensations et des sentiments ; en un mot,
elle ne pense pas, elle sent !
    — Ta ! ta ! ta ! Parlons, si vous voulez, de la lune et
des étoiles, vénérable docteur, mais ne blasphémons pas.
Et pour en revenir à 1-ka-eh, je puis vous assurer, sans
avoir disséqué son cerveau, que c'est une créature pleine
de jugement et de raison.                                     *r
   — Voulez-vous que je vous dise, avec une précision